Du militaire au civil, il n’y a qu’un pas.
Le chino, comme beaucoup de vêtements masculin, trouve ses racines dans l’univers militaire. A l’instar des t-shirts blancs, des lunettes aviators et des bombers, ils ont été développés pour répondre aux besoins des troupes. Simplistes dans leur apparence, ces pantalons se sont répandus dans tous les dressings depuis 150 ans.
Suite à une décision d’Henry VIII au XVIème siècle, l’armée Britannique a porté une tenue rouge pendant deux siècles. Cette couleur était non seulement un symbole de fierté (encore arborée aujourd’hui par la Garde Royale), mais également un code militaire distinguant les soldats des civils mais aussi des troupes ennemies. Ce qui pouvait s’avérer pratique lors des combats en mêlée afin de pas confondre alliés et adversaires.
A l’époque, les guerres se faisaient par bataille rangée, les camps s’échangeant alors au tour par tour des volées des tirs. Les soldats devaient alors se tenir en rang serré afin de minimiser les pertes (tandis que ceux derrières rechargeaient leurs armes par le canon). Ce qui importait donc était la puissance de feu et non le camouflage des uniformes.
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Mais avec l’arrivée des fusils à rechargement par une culasse en 1866, entraînant une cadence de feu plus élevée et une meilleure précision, les techniques militaires ont évolué. Et avec elles, l’uniforme a aussi connu des changements, notamment afin de mieux s’adapter à son environnement.
L’armée Britannique était alors très présente en Inde, dont la population a finit par tenter de se soulever. Les batailles devinrent des guérillas, ce qui brouilla les codes habituels de la guerre. Il ne s’agissait plus de s’échanger des salves de tir chacun son tour, mais de mener des offensives face à des adversaires mouvant dans le sable et sous un soleil de plomb.
Si bien qu’au milieu des années 1800, la situation devint trop critique et le changement d’uniforme passa au rang de priorité.
Les officiers anglais remarquèrent que leurs soldats Indiens avaient pour habitude de ne porter que des vêtements en coton léger agrémentés de feuilles de thé et frottés avec de la terre afin de mieux se dissimuler dans l’environnement. Suivant cette logique, un officier nommé Harry Lumsden décida d’équiper son régiment (posté à la frontière entre l’Inde et l’Afghanistan) de vêtement aux tons clairs.
Le coton des uniformes a alors été teint avec du jus de mûre, ce qui a abouti à une teinte brun jaunâtre, qui fut baptisée « khaki », qui signifie poussière en Hindou. Cette couleur fut alors généralisée à l’armée Britannique ; le camouflage faisait ainsi ses premiers pas dans dans l’uniforme militaire.
Si vous aviez en tête une couleur plutôt verte pour le kaki, c’est normal. La mode du XXIe siècle nomme kaki toutes les couleurs qui rappellent une tenue de combat militaire, y compris le vert militaire.
Une nouvelle teinte kaki fut brevetée en 1899, juste avant la Seconde Guerre des Boers. Ce fut celle en vigueur jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Le principe d’un uniforme teinté de cette couleur et fait en coton se répandit alors à dans toutes les armées des principales puissances coloniales.
Les américains ont adopté à leur tour les pantalons kaki, durant la Guerre Hispano-Américaine de 1898, lors de leurs opérations à Cuba et aux Philippines. Comme ils étaient importés de Chine, les soldats américains les ont appelés « pantalones chinos », ce qui signifiait pantalon chinois en Espagnol. Il ne fallut ensuite que 4 ans pour que le chino intègre en 1902 l’uniforme officiel de l’US Army.
Avec l’arrivée de la Seconde Guerre mondiale, le chino avait donc déjà un passé militaire presque centenaire. Ce nouveau conflit fut celui qui le fit passer de l’armée au public. Le chino alors en vigueur dans l’armée US comprenait une taille haute et une largeur de jambe plutôt importante, afin de maximiser le confort et le mouvement (contrairement aux autres puissances qui considérait encore beaucoup l’uniforme militaire comme un outil d’apparat).
A la fin de la Guerre, l’armée américaine comptait 8,3 millions d’hommes et de femmes, et donc autant de personnes à habiller. Leur retour à la vie civile s’accompagna d’un casualisation du chino, il fut alors adopté pour la vie de tous les jours, notamment par les étudiants.
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Fait en coton (et non en laine comme beaucoup d’autres vêtements), ce pantalon se révéla plus durable et plus facile à nettoyer. Plus formel qu’un jeans, il se rendit vite indispensable pour la vie de tous les jours. Tandis que le denim devint le symbole d’une population jeune et rebelle, le chino pris la place de contre-symbole pour les classes moyennes éduquées, et notamment dans les milieux étudiants de l’Ivy League. Puis ce fut au tour du milieu du show business de l’adopter, dont Hollywood en ligne de mire. Il ne fallut pas longtemps pour qu’il soit adapté dans une grande variété de couleurs.
Aujourd’hui, ce sont toujours des pantalons très populaires grâce à leur polyvalence : ni trop formels, ni trop détendus. Ils sont destinés autant pour des looks habillés que casual.
Passionné de style et de mode masculine, j’ai fondé le Blog de Monsieur en 2012. J’y partage depuis sa création conseils de styles, découvertes et bons plans. N’hésitez pas à me contacter pour tout conseil ou demande personnalisée. Vous pouvez aussi me retrouver sur Facebook, Instagram et Twitter.