Du champ de bataille à la penderie masculine, voici six vêtements conçus pour la guerre et qui constituent aujourd’hui des essentiels de l’arsenal vestimentaire masculin.

La guerre fait partie des plus vieilles habitudes de l’homme, bien qu’elle ne serve à rien. A part peut-être être le point de départ de presque tout ce que nous portons aujourd’hui. Vous ne le savez peut-être pas, mais à moins d’être en vacances au cap d’Adge, vous portez probablement en ce moment même un vêtement inspiré du monde militaire.

Les confrontations du XXème siècle ont apporté leur lot de désolation. Toutefois (ce n’est pas une consolation) sans elles, il est très probable que nous serions encore enfermés danse les mêmes codes vestimentaires qu’au début du siècle. C’est-à-dire une époque où le costume n’était pas désigné seulement pour le bureau, mais pour absolument toutes les scènes de la vie.

Le t-shirt blanc

Le style des hommes du monde entier ne serait pas le même si le plus grand des basics du vestiaire masculin n’était resté qu’un sous-vêtement.

Le t-shirt à manche courte et à col rond, le plus répandu, est né en tant que vêtement conventionnel dans la marine américaine à la fin du XIXème siècle. Il s’agissait alors d’un vêtement tricoté en lainage et destiné à être porté sous un pull. Quelques années plus tard, en 1913, il devint officiellement une partie de l’uniforme de la marine.

Durant la seconde Première Guerre mondiale, les troupes américaines s’aperçoivent que leurs frères d’armes français portent un maillot à manche fait en coton léger, plus aéré en été et plus rapide à sécher en hiver. Ils l’adoptent alors en lieu et place de leurs t-shirt en laine.

Pour la suite de l’histoire, Marlon Brando le popularisera dans le film de Stanley Kowalski Un Tramway Nommé Désir, puis ce sera au tour de James Dean dans La Fureur de Vivre.

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Le chino

Pièce importante du dressing masculin, c’est la pièce parfaite pour un look casual chic.

Initialement, les chinos ont été conçus pour le champ de bataille. Ils sont un dérivé des khakis, ces pantalons destinés à camoufler les troupes britanniques stationnées en Inde, lorsque l’empire britannique occupait le pays (1^ère moitié du XXème siècle).

Fabriqués en twill de coton (un tissage particulièrement résistant) et teinté d’une couleur sable / marron clair, ils permettaient une aisance de mouvement et un déplacement discret dans les espaces désertiques et poussiéreux.

Aujourd’hui, ils jouent le rôle inverse en permettant un look élégant qui se remarque.

Le cardigan

Vous en étiez certain, et pourtant, c’est faux : non, votre grand-père n’est pas celui a créé le cardigan. Ce vêtement que les geek chic s’approprient aujourd’hui trouve également ses racines dans le domaine militaire.

James Thomas Burdenell, VII^ème comte de Cardigan, peut prétendre à la paternité de ce vêtement (et oui, il doit bien être le grand-père de quelqu’un). C’est lui qui l’a commandé pour les soldats britanniques pendant la guerre de Crimée (1853-1856). Initialement, ils ressemblaient à des vestes larges sans manches, bien qu’elles furent vite rajoutées. Le compte se serait senti à l’étroit dans son pull-over règlementaire et l’aurait fendu d’un coup de sabre.

Historiquement, il s’avère que des pêcheurs français et britanniques portaient des vêtements similaires dès le XVIIème siècle.

Le cardigan fut commercialisé vers 1868, pour nous parvenir aujourd’hui et se répandre dans tous les styles vestimentaires : chic, casual, rock ou street.

La desert boot

Vous êtes-vous déjà arrêtés sur le nom de cette chaussure : desert boots ? L’origine d’un vêtement est parfois évidente.

Ce style de chaussure a été utilisé par l’armée britannique durant l’occupation de l’Inde. Les officiers les commandaient dans un bazar Egyptien, leur semelle en crêpe étant plus légère que les bottes militaires règlementaires, mais tout aussi résistantes et adhérentes.

Nathan Clark, militaire sur place, remarqua ces chaussures. Convaincu qu’elles pourraient se propager aux pieds du grand public, il commence à créer des prototypes à partir découpés dans des journaux. Si son nom vous évoque quelque chose, c’est normal : il appartient à la famille ayant fondé la marque éponyme et alors déjà ancienne de 125 ans.

La première desert boots grand public fut présentée en 1950 au salon de la chaussure de Chicago. L’année suivante, elle fut commercialisée, jusqu’à aujourd’hui.

La montre de pilote

On trouve aujourd’hui des montres de pilote dans de nombreuses formes et tailles différentes. Leur prix est également très variable, celui-ci allant de la maison Lego à l’appartement haussmannien sur les Grands Boulevards. Si ces garde-temps sont aujourd’hui portés dans un but esthétique, ils ont initialement été créés pour répondre à un besoin.

La première montre de pilote a été créée en 1904 par Louis Cartier (notez le nom). Elle était destinée à un ami, Alberto Santos, un des pionnier de l’aviation, qui avait justement besoin de pouvoir se référer à l’heure dans les airs.

Le progrès technologique et deux guerres mondiales ont occasionné l’ajout de spécifications techniques sur les montres (l’ajout d’un chronographe, des aiguilles luminescentes,…), pour finalement parvenir aux modèles que nous connaissons aujourd’hui.

Le manteau

Presque tous les types de manteaux que l’on trouve aujourd’hui sur nos cintres trouvent leur origine dans la guerre. Cela ne signifie pas qu’avant l’invention de la guerre moderne, les personnes n’en portaient pas, mais plutôt que les différents modèles étaient bien moins nombreux.

Prenons quatre exemples parmi les manteaux les plus connus. La parka n’a pas été créé par Oasis, elle fut mise au point afin de garder les soldats américains au chaud durant la guerre de Corée (1950-53). Les bombers servaient initialement à ce que les pilotes ne gèlent pas dans leur cockpit en altitude. Le trench est un vêtement initialement créé pour… les tranchées (trenches en anglais). On pourrait également citer le duffle coat, créé pour la marine.

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 Même si l’on a tendance à l’oublier, les vêtements portent tous la mémoire de leur histoire.