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La guerre des boutons.
Un article récemment posté sur blog traitait de la façon de porter une veste, on y énonçait une règle d’or : il ne faut jamais fermer le bouton du bas. Ô grand jamais.
Mais alors, ferez-vous remarquer, pourquoi existe-t-il ? Pourquoi inclure un tel bouton si il ne sert absolument à rien ? Le but premier d’une telle pièce est précisément de fermer et d’ouvrir un vêtement, quelle peut-être la raison alors de sa présence si il est privé de sa fonction ?
Pour comprendre sa présence, il faut se tourner vers l’histoire.
La veste ne s’est pas faite en un jour
Pas plus que Rome, les vestes que nous arborons aujourd’hui ne se sont pas créées en un jour. Comme tous nos vêtements, elles sont l’héritage d’une évolution. A travers le temps, elle s’est transformée pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Elle ne fut donc pas créé ex nihilo par un créateur visionnaire.
Si l’on remonte au 17ème siècle, les vestes se portaient longues et étaient plutôt épaisses. Leur fonction première était double : tenir chaud à une époque où tout notre confort moderne n’existait pas et indiquer son rang social (nos vêtements d’aujourd’hui remplissent d’ailleurs toujours ce second rôle).
Ces vestes se portaient alors soit entièrement boutonnées en cas de grand froid, soit ouvertes. On remarquera déjà que les boutons ne descendent pas jusqu’en bas, afin de pas gêner la mobilité.
L’évolution continue
A travers le temps et grâce aux progrès de la mécanique, les métiers à tisser ont permis de filer et de coudre des tissus plus fins. La veste est devenue un peu plus légère. C’est ainsi qu’est née la redingote (vous vous disiez bien que vous aviez déjà entendu ce mot quelque part). C’est un vêtement intermédiaire à la croisée de la robe et du manteau, dont le nom proviendrait de l’anglais riding coat (« manteau pour chevaucher »).
Du point de vue du style, la principale différence entre la redingote et la veste longue réside dans le pli des poignets. Celui-ci ne remonte plus le long de la manche, avec pour effet d’affiner la coupe à cet endroit.
Pour les boutons, on aperçoit déjà une diminution de leur nombre, certains inférieurs ont été supprimés.
L’apparence de la redingote est élégante, toutefois elle ne correspond pas à toutes les situations : autant elle s’avère utile en hivers, autant une fois l’été arrivé, elle risque de vous faire l’effet d’une combinaison de ski porté en plein désert. Il était dès lors nécessaire de la rendre plus légère.
Qu’à cela ne tienne, les tailleurs lui ont donné un coup de ciseau et c’est au tour du costume à queue de pie de voir le jour.
Ce costume a eu ses beaux jours et fut longtemps considéré comme le raffinement vestimentaire par excellence. Mais la mode étant par essence changeante, ce succès ne pouvait être éternel.
Toujours plus court.
Vers la fin du 19ème siècle, cette tenue a fini par être considérée comme trop formelle. La pie a vu sa queue coupée pour aboutir à la veste de costume que nous connaissons aujourd’hui.
Le nombre de boutons a encore diminué (quoi que l’on trouve toujours des vestes en comportant trois).
Ainsi, le fait que nous portions des vestes à deux ou trois boutons, malgré le fait qu’il ne faille pas fermer celui-ci du bas, trouve son explication dans l’histoire. Il ne s’agit pas d’un simple effet de mode ou de l’excentricité d’un créateur mais d’un témoignage de ce que furent les vêtements autrefois portés par nos ancêtres.
Il reste tout de même une question : à quoi ressemblera la veste de demain ?
Passionné de style et de mode masculine, j’ai fondé le Blog de Monsieur en 2012. J’y partage depuis sa création conseils de styles, découvertes et bons plans. N’hésitez pas à me contacter pour tout conseil ou demande personnalisée. Vous pouvez aussi me retrouver sur Facebook, Instagram et Twitter.